.: Unexplained :. [PV: Chloé]

La soirée était loin d'être aussi bonne que je l'avais escompté, loin de là je dirais même, je m'attendais bêtement à retrouver mon ancienne vie, je me rappelle encore de cette nuit là : on étais quatres avec des amis et on jouait à action ou vérité, un jeu puérile et qui pouvait dégénérer facilement, on avait quinze ans, au début, le jeu banale comme d'habitude , les questions inintéressantes fusaient « As-tu déjà embrassé un garçon ? » « As-tu déjà fait l'amour » puis , après quelques verres d'alcool, oui , j'ai un peu honte de dire qu'à cette âge, je buvais déjà le whisky qui devenu plus tard, mon seul ami, mon seul confident, la seule personne en qui j'avais confiance, c'était pathétique n'est ce pas … Donc le jeu dégénéra comme semblait l'avoir prévu les garçons et on avait finit par être tous nu dans la limousine d'un des joueurs, à faire un gros calin, attention, j'étais encore assez censée pour ne pas louper ma première fois dans un jeu débile, donc il n'y avait rien de sexuel, mais cette époque était la bonne vieille époque, celle que j'aimerais revivre, c'était l'une des plus belles soirées de ma vie, j'avais tant ri, raconter tant de bêtises et puis, quoi de mieux qu'une soirée ce genre ? Délirante et Délurée , voilà ce qui me correspondait avant le drame, maintenant, c'était une tout autre histoire , calme et rarement d'humeur à rire, j'étais plutôt glaciale même, à part avec ceux que je connaissais et que je trouvais amusant, eux pouvait avoir un petit goût de ce que j'étais avant, mais rien de probant …

La boîte de nuit était l'une dans laquelle j'avais l'habitude d'aller avec Scott, oui, encore lui, je ne fais que penser à lui, aux erreurs que j'avais faîtes, je n'étais peut être ni assez belle, ni sexy , ou pas assez intelligente, présente, gentille généreuse ? Tant de choix qui ne faisais que converger vers un point, c'est ma faute, ma faute, ma faute … Maintenant, tout le monde me connaissais en tous cas les vétérans de la piste comme je  « m'amusai » à les appeler , mais celui avec qui j'ai tissé les meilleurs liens et les plus durables étaient sans aucun doute le barman, un homme un peu bouboule, mais fait en muscle, , sympa si on ne l'embêtait pas et surtout, il avait un peu le don de me faire sourire quand ça allait pas … J'étais entrain de danser avec un charmant jeune homme, amusant, je faisais la fête sans vraiment la faire, affichant un sourire de bien être, de joie, on voyait que je rayonnais , en tous cas, c'est ce qu'on croyait car intérieurement j'avais envie d'imploser , de m'effondrer sur la piste et de pleurer, arrêtant de danser, je vint m'asseoir où il y avait le moins de monde et d'un coup mon visage devint triste, seulement une jeune femme à côté de moi je la regardais, je voyais dans son visage qu'elle avait des soucis, je le reconnaissais maintenant, demandant un whisky, je me tourna vers elle :

« Bonsoir … Je suis sûrement indiscrète, mais je suis plus curieuse que timide, donc je me permets de vous demandez ce qui ne va pas, et si je peux vous aider, cela sera avec plaisir »

Prenant le whisky, je buvais doucement , prenant mon temps, savourant le goût de cet arôme, j'appréciais vraiment cette boisson, pour son goût, j'en buvais depuis mes quinzes ans, je ne pouvais imaginer de passer une semaine sans boire un verre, surtout celui de Mark , le barman, il avait des whisky terrible qu'on trouvait pas ailleurs, importé directement se vantait-il , je le croyais bien capable d'une telle folie, il devait payer lui même le transport, la livraison, les boissons, mais en même temps, certains venaient pour l'ambiance et d'autres pour l'alcool de renom . Je regardais la femme avec intérêt, jolie, belle séduisante, et ne semblait pas être à sa place ici, moi non plus, un point commun déjà, je la regardais et je ne pû m'empêcher de sourire , d'un sourire radieux que je gratifiais mes amis en particulier, je n'avais pas envie de sourire, mais je voulais me montrer sympathique et cela faisait presque huit ans qu'elle se voilait la face, donc une soirée de plus, une soirée de moins … , tendant la main :

« Je m'appelle Chloé, Chloé Adam, ravi de vous rencontrer »

J'éprouvais comme toujours une certaine méfiance vis à vis des gens qui m'entourait , même les plus proche, toujours un petit soupçon de malhonnête ou de méchanceté, je ne fais vraiment confiance à personne, faut dire que la confiance ne me réussissais pas , du coup maintenant je me refermais, comme si une coquille invisible m'entourait, me protéger m'empêcher d'avoir mal, de me prendre des couteaux dans le dos, mais on avance pas en restant cachée ou alors extrêmement lentement , je m'en était rendu compte , il fallait oser s'ouvrir au monde, se dévoiler aux autres, dépendre d'eux … Je ne pouvais pas … J'aurai l'impression d'être un parasite, je ne veux pas être un parasite, je n'en suis pas un, n'est ce pas ? Enfaîtes, si je suis un vrai parasite , j'ai parasité ma famille pendant des années, et qu'on-t-il eu en récompense à part la mort et la traque ? Rien, et maintenant je parasitais complètement l'institut , vivant à ses crochets peut être toute ma vie, peut être devais-je partir quelques part ? En Europe , en Asie même en Amérique du Sud pourquoi pas … Loin de tout cela, loin de la tristesse qui m'écorche le cœur à chaque fois que je vois Scott, il faut vraiment que je passe à autre chose . Je regardais la jeune femme avec attention, je sentais toute la gentillesse en elle , une personne naïve, en tous cas, elle ne ressemblait pas à Charlotte, cette fille que je poursuivais pour la comprendre par simple curiosité mal placé comme une chimère, en réalité, je la poursuivais car c''était le seul lien avec ma vie d'avant et ma vie de maintenant, la seule chose qui rattachait ses deux choses maintenant complètement opposé . Buvant une gorgée de whisky, me faisant un bien fou au niveau de la gorge, je me sentais mieux ainsi, avec un peu d'alcool dans le sang sans pour autant être bourrée , c'était si agréable, comme si on possédait des ailes .

« Pearl... Juste Pearl. Je ne pense pas que vous pouvez m'aider, mis à part si vous avez envie de payer les trois mois que je dois au propriétaire de mon appart' et encore là... Je ne vous ne le conseille pas. »

La réponse ne se fit pas attendre et je sentis l'hésitation avant qu'elle décide de me serrer la main, c'était un peu normale, je serai comme elle , suspicieuse et méfiante … Pearl, c'était un très jolie prénom, à la fois calme et serein contrastant aussi avec le petit côté déluré , et puis, cela sonnait bien aux oreilles, il n'écorchait ni les lèvres ni les tympans. Ah l'argent … Problème principale de la plupart des humains vivant dans la société, certains le gagne honnêtement d'autres par des moyens beaucoup moins légale et officieuse, qu'on appelait argent sale, je ne comprenais pas, l'argent c'était de l'argent et n'importe le moyen par lequel on arrivait à en avoir, l'important dans cette société devenue consommatrice était d'en avoir et d'en avoir le plus possible. Moi, j'étais complètement déconnecté de cette notion d'argent, je me nourrissais soit à l'institut soit en volant une pomme et autres fruits dans les étales avec mon pouvoir d'invisibilité , mais je raffolais des pommes. J'aurai aimé avoir de l'argent sur moi, mais ce n'était malheureusement pas le cas, je n'en volais pas car je n'en voyais pas l'intérêt et je n'en gagnait pas. Cela pouvait paraître étrange, mais je n'aurai pas hésité une seule seconde à lui donner, elle paraissait si gentille et ne voulait pas faire mal, elle était juste dans la misère jusqu'au cou . Buvant une nouvelle gorgée, je lui annonça les options :

« Bah, il y a pas trente six mille solutions, soit tu quittes ton appart, soit tu empruntes, soit tu le paye en nature soit tu menaces … Je crois pas que cela soit ton genre de menacer ni de payer nature, donc empruntes, moi je n'ai pas d'argent, désolée … « 

Je me sentais coupable de ne pouvoir l'aider, je voulais tellement lui faire plaisir, mais je ne le pouvais pas , je n'en avais pas les moyens, je ne pouvais que proposer des solutions, encore une fois, je montrais mon inutilité dans la société, pas capable d'aider une amie, inspirant et expirant, je parla à Mark quelques secondes, il hésita puis accepta, regardant la jeune femme, je soupirais, buvant de nouveau une gorgée, voulant à tout prix l'aider, se rendre utile, je n'hésiterais pas à faire n'importes quoi pour me rendre utile … Tournant le siège vers elle, étant dorénavant face à elle, je la regardais dans les yeux, de jolies yeux, un jolie minois, elle aurait payer nature, tout serait régler depuis longtemps, mais elle ne mérita pas ça, c'était une princesse, et elle devait être traiter comme telle , pas comme une vulgaire paysanne , souriant radieusement, je finis par annoncer :

« Mark te prête 200 dollars, tu devras lui rendre dans trois mois, sinon je payerais, et pour le reste, j peux m'arranger avec ton propriétaire, te faire gagner d'une semaine à un mois, faut juste que tu me laisses faire … »

Lui faisant un petit clin d'oeil amical

Je n'ai jamais pensé à ce que les autrs pouvaient bien penser de moi, à dire vrai, je m'en fichais complètement, après tout , je n'étais pas ici pour plaire et j'ai toujours su que je n'étais ici pour rien d'autres que de prendre de l'air, en voler en quelques sortes à d'autres qui en avait besoin, mais étant lâche et atteint d'une stupide peur, je refusais de me supprimer qui pour moi était la meilleure solution, oui, la meilleure ... Ne plus avoir à me supporter moi même ... Mais, me supprimer serait un acté totalement égoïste et intéressé, car je le voulais, je le désirais pour ne plus souffrir, et pour ne pas être ou paraître égoïste, je devais attendre que la mort me fauche, comme le ferai un bus avec moi en étant invisible . Tout ce que les gens pouvaient penser, me passait dessus, en même temps je vivais ma vie comme si j'étais au dessus, comme si je n'étais même pas l'actrice principale de ma vie , mais seulement une spectatrice, qui attendait indéniablement la mort de son héroïne favorite sans pouvoir rien y faire . C'était une sensation d'oppression particulièrement horrible et je sentais que quoi que je fasse, je finirai six pieds sous terre en très peu de temps, que je ne grandirai pas , que je n'aurais jamais d'enfants, de mari, ni même l'espoir de devenir quelqu'un, j'aurai seulement si j'avais de la chance quelques lignes dans la rubrique nécrologique et à une jolie pierre tombale dans le cimetière le plus proches, ou alors même ... Dans la fosse commune ... De toute façon l'idée d'imaginer mon corps se décomposer , manger par les vers et les insectes pour ensuite devenir de simples os n'étais pas très réjouissante. La mort me faisait peur, je ne voulais pas ne plus penser, ne plus respirer, ne plus sentir la brise, je voulais vivre, seulement vivre indéfiniment malgré les limites du temps ... Mais je m'étais faîit une raison, c'était tout simplement impensable et impossible.

Je ne me considérais pas personnellement comme généreuse, en réalité, j'étais égoïste comme la fourmi de la fable, je faisais ça, donnait de l'argent à Pearl uniquement pour avoir l'impression d'avoir été utile dans le monde de quelqu'un ... Pas par altruisme, non, j'en étais bien incapable, par simple intérêt, c'était pitoyable oui, pathétique même ... Donnez de l'argent pour se sentir utile , je ne m'étais jamais abaisser plus bas, mais en même temps si cela lui faisait plaisir, c'était le plus important, même si j'allais devoir vivre avec le fait que je ne devais à jamais aspirer qu'à la pitié . Bien sûr, Mark ne me laisserai pas le rouler de deux cents euros, même s'il accepterait de baisser à 25% la dette rien que pour mes beaux yeux , même si lui aussi était étonné que je donne de l'argent comme ça à une inconnue ... Pearl était comme Mark, étonnée d'un tel acte , pourtant ce n'étais pas si extraordinaire, deux cents dollars n'étaient que très peu d'argent pour Mark, mais par principe et je le comprenais, il refusait de donner gratuitement et il avait totalement raison, j'étais d'accord avec sa philosophie, après tout s'il le faisait, tout le monde lui demanderait de l'argent et il finirait sur la paille. S'en suivit un flot de question interminable de la part de Pearl, comme quoi elle n'était sûrement pas digne de confiance, toutes les raisons qu'elle donnait était tout à fait valable, faire confiance ainsi à une inconnue était limite s'assurer d'avoir une dette, mais je soupirais ne la voyant s'affoler ainsi, lui tendant l'argent et le mettant en face, d'elle souriant, mais à la fois en étant sérieuse :

« Si tu fais ça, je te retrouve … Et je te tue, promis ! »

J'étais vraiment sérieuse, je n'aurais aucun mal à la retrouver, pendant mes multiples escapades je m'étais crée des liens avec les aéroports, les agences de taxis, les gares, partout j'avais une sorte d'amis prêt à m'aider … Et je la retrouverai, étant invisible je lui tirais dessus avec un silencieux, et on conclurait à un suicide , c'était si simple mais c'était le pire des scénarios possibles, elle pouvait aussi bien me rendre l'argent en temps et en heure sans aucune demande de compensation ou de dédommagement, Mark était sympa pour ça, enfaîtes c'était surtout parce qu'il était une sorte d'ami pour moi , on s'accompagnait dans nos problèmes, sa femme l'avait quitté et il vivait seul avec son gosse, parfois je le gardais d'autres fois j'aidais Mark à servir, on pouvait dire qu'on était ami. Regardant Pearl, finissant mon verre de whisky, je supportais très bien l'alcool, rien ne pouvait me rendre saoûl et puis j’avais pris l'habitude du whisky que je trouvais plus noble que la bière ou encore la vodka … Je finis par dire, en la regardant dans les yeux , un sourire aux lèvres , radieux comme à mon habitude :

« Bon, il est où ton proprio ? »